DISCOURS DE FATSHI : LE FCC CONSTATE L’INSTAURATION DE LA COHABITATION

Les conclusions « unilatérales » du chef de l’Etat sur ses consultations « violent gravement la constitution et servent de prétexte pour liquider, par l’instauration d’un régime dictatorial        au service d’un pouvoir personnel, les institutions démocratiquement établies ». Telle est la position du Front commun pour le Congo (FCC) après le message à la Nation du Président de la République au terme de ses consultations politiques.

Le FCC, qui s’est réuni en session extraordinaire ce lundi 7 décembre 2020, en veut pour preuves « la désignation d’un informateur là où existe un Gouvernement de plein exercice soutenu par une majorité confortable » ; ce qui constitue une « violation flagrante et intentionnelle de la constitution » qui ne « reconnaît pas au Président de la République la compétence de démettre le Gouvernement ».

Rappelant détenir la majorité absolue au Parlement tel que constaté dès le début de la mandature à travers la déclaration conjointe FCC-CACH du 6 mars 2019, la plate-forme kabiliste considère que « nonobstant les multiples actes de corruption avérés à l’endroit des députés nationaux opérés par le CACH, affirmer que cette majorité s’est effritée est sans fondement et contraire à la constitution ». Assuré que le Gouvernement jouit d’une « large majorité », le FCC fait savoir qu’il revient au CACH « de tirer toutes les conséquences de la décision de mettre fin à la coalition (…) en, se retirant du Gouvernement central et des Gouvernements provinciaux auxquels il participe ; ce qui entraine d’office la cohabitation ».

Quant à la projection d’une dissolution de l’Assemblée nationale, notamment sous le prétexte de la situation de prestation de serment des nouveaux juges parlementaires, « alors que le Gouvernement et l’Assemblée nationale avaient le même point de vue sur cette problématique, c’est non seulement falsifier la vérité, mais aussi une tentative de violation grave et intentionnelle de la constitution ». Plus encore, le FCC trouve que cette menace « constitue une intimidation qui n’a pas lieu d’être dans une démocratie », étant entendu que les conditions pouvant conduire à cette dissolution ne sont pas réunies.

Dans tous les cas, le FCC réitère sa position sur la tenue d’élections anticipées « si le Président de la République estime qu’il y a matière à contestation de la légitimité des députés nationaux ».

Par ailleurs, « le FCC dénonce (…) l’usage abusif flagrant des moyens d’Etat par le CACH en vue de faciliter la confiscation des libertés publiques et l’exécution d’un coup d’Etat constitutionnel ». Il annonce qu’il va demander à son Autorité morale «  de donner sa part de vérité afin d’éclairer l’opinion sur la situation politique du pays ainsi créée par le Président de la République ». Il promet qu’il « usera de tous les moyens de droit et politiques pour y faire face et fixera sa conduite à tenir dans les prochaines heures ».

JEK

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